Peut-être avez-vous dans votre famille des personnes souffrant de diabète de type 2. Si tel est le cas – imaginons que ce soit votre grand-mère –, il n’est pas absurde de se demander si cette pathologie peut être liée à la génétique ou si vous devez surveiller de près votre taux de sucre dans le sang. Mais diabète de type 2 et génétique sont-ils liés ? Est-ce la cause principale de l’incidence de cette maladie chronique ? Décryptage.
Diabète de type 2 et génétique : où en est la recherche ?
Les études génétiques se sont multipliées ces dernières décennies afin d’évaluer la possibilité que le diabète de type 2 soit lié à la mutation d’un gène. À ce jour, toutes s’accordent pour affirmer que c’est extrêmement rare, ainsi que le souligne André Grimaldi, diabétologue à la Pitié Salpetrière, « l’épidémie n’est pas due à une modification des gènes de l’espèce humaine ».
Néanmoins, il existe sans doute des profils génétiques (soit des combinaisons de gènes) qui favorisent la susceptibilité à la maladie, autrement dit le risque de devenir diabétique avec un mode de vie inadapté. On parle de prédisposition génétique : une cinquantaine de gènes sont aujourd’hui associés à un risque accru de développer un diabète de type 2. Ces gènes sont surtout impliqués dans le dysfonctionnement des cellules bêta pancréatiques (en charge de produire l’insuline). Cependant, ces dysfonctionnements n’expliqueraient que 10% de l’héritabilité du diabète.
Diabète de type 2 et prédispositions génétiques en chiffres
Si le risque de transmission génétique du diabète est particulièrement rare, de l’ordre de 2 à 3%, le risque de prédisposition génétique est lui bien plus élevé. En effet, lorsque l’un des deux parents souffre d’un diabète, il y a 40% de chance que sa descendance soir prédisposée à cette maladie chronique. Mais si les 2 parents sont diabétiques, la prédisposition passe à 70% !
S’il semble aujourd’hui impensable de faire fi desdites prédispositions génétiques, elles ne suffisent pas à expliquer l’incidence du diabète de type 2. Car l’apparition du diabète semble résulter de l’interaction du patrimoine génétique d’une personne avec son hygiène de vie et son environnement.
L’hygiène de vie, principal facteur de risque du diabète de type 2
Vous vous en doutiez peut-être, le principal facteur de risque de cette maladie chronique est l’hygiène de vie. À ce jour, trois facteurs majeurs sont mis en cause :
– Une alimentation déséquilibrée : les sucres et les graisses sont consommés en trop grande quantité, au détriment des fruits et légumes, des féculents, des légumineuses…
– La sédentarité : l’activité physique est malheureusement trop peu pratiquée chez nombre de Français. Déplacements en voiture, ascenseur et autres merveilles technologiques ont remplacé la marche à pied et le vélo… Il serait temps de prendre conscience de l’impact de notre mode de vie sur notre santé !
– Le surpoids : conséquence logique d’une alimentation déséquilibrée et du manque d’activité physique, l’excès de poids favorise tout particulièrement l’apparition du diabète de type 2, surtout si la masse grasse se situe au niveau abdominal, des hanches et des cuisses.
D’autres facteurs semblent intervenir, comme la prise de certains médicaments (les neuroleptiques par exemple) ou le déséquilibre du microbiote intestinal, reflet du mode de vie de son hôte. Grâce aux progrès de la science, la signature d’une personne diabétique est aujourd’hui connue.
10 astuces pour se préserver du diabète de type 2
- Maintenez un poids de forme ;
- Pratiquez une activité physique à raison de 30 minutes par jour, 5 jours par semaine. Joignez l’utile à l’agréable : une marche à pied pour redécouvrir l’architecture de votre ville ou une balade à vélo devraient vous procurer beaucoup de plaisir ;
- Adoptez un régime alimentaire sain et équilibré
- Mangez à heures régulières ;
- Favoriser des aliments à index glycémique bas (légumes secs, céréales, légumes verts, oléagineuses) pour maîtriser votre taux de sucre dans le sang ;
- Eviter les sucres à assimilation rapide comme les bonbons et les confiseries. Il faut veiller à ce que ces gourmandises n’excèdent pas 5% de l’apport énergétique journalier ;
- Buvez beaucoup d’eau et limitez si possible les alcools riches en sucres (apéritifs, liqueurs) ;
- Limitez les matières grasses d’origine animale, et favorisez les végétales : l’huile d’olive remplace sans aucun souci le beurre ;
- Faites le plein d’aliments riches en fibres (légumes secs, oléagineuses, céréales complètes…) ;
- Préférez les féculents complets, que vous trouvez aujourd’hui en abondance dans les rayons du supermarché.
Sources
– Fédération française des diabétiques,
– Inserm,
– CNRS.
– Éric Renard, Stéphane Dalle, Diabète : survivre ou mieux vivre ?, Le Muscadier & l’Inserm, 2019.