Une nouvelle étonnante mais pourtant très sérieuse : nicotine et diabète de type 2 pourraient avoir un lien. Un fumeur aurait en effet plus de risque de développer un diabète de type 2 qu’un non-fumeur. Explications.
Les fumeurs sont-ils plus à risque de développer un diabète de type 2
Dans son dernier communiqué de presse, la faculté de médecine Mount Sinaï de New-York a révélé tout un faisceau de faits suggérant un lien entre la nicotine et l’augmentation du risque de diabète de type 2. Leur étude, menée sur des rongeurs, a constaté que la nicotine conduit le pancréas a altérer sa libération d’insuline et de glucagon, ne permettant pas au foie de réguler le taux de glucose dans le sang. C’est ainsi qu’un fumeur a une glycémie plus élevée qu’un non-fumeur, et donc un risque accru de diabète.
La recherche avait déjà pu constater qu’il y a davantage de diabétiques fumeurs que non-fumeurs, sans parfaitement comprendre les mécanismes. Si les doutes concernant l’impact de la nicotine (substance active du tabac) sur l’augmentation du risque de diabète de type 2 persistent et grandissent depuis plusieurs années, la recherche y voit enfin plus clair quant aux mécanismes impliqués.
Quels sont les mécanismes en jeu entre nicotine et diabète de type 2 ?
L’action de la nicotine semble aujourd’hui primordiale et stimule un axe neuronal, depuis l’épithalamus jusqu’au pancréas. Cette connexion est régie et modulée par le gène TCF7L2 qui a un impact sur la dépendance (via la stimulation des récepteurs à la nicotine) mais aussi le diabète.
L’équipe des professeurs Alexander Duncan et Paul Kenny a découvert que les récepteurs à la nicotine favorisent d’une part la dépendance mais, d’autre part, altèrent la signalisation nerveuse à destination du pancréas, d’où une dérégulation de la sécrétion d’insuline et de glucagon.
Et ce n’est pas tout ! Toujours selon cette équipe, la hausse de la glycémie va diminuer l’expression du gène TCF7L2 des récepteurs à la nicotine et donc favoriser la dépendance à la nicotine en limitant son effet répulsif. De tels constats semblent aller en faveur d’un constat de longue date : les personnes fumeuses et diabétiques ont davantage de mal à se sevrer de la nicotine que les personnes non diabétiques.
Et demain ?
Le Pr. Kenny estime que si « ces découvertes chez le rat s’étendent aux fumeurs de cigarettes, [ces] résultats pourront aider à orienter la recherche de nouveaux médicaments anti-tabac et pourront également suggérer qu’un circuit cérébral particulier pourrait être ciblé pour traiter le diabète chez les fumeurs, voire chez les non-fumeurs ».