Le syndrome de l’intestin irritable, ou colopathie fonctionnelle, est une maladie peu connue, mais qui concerne une grande partie de la population, notamment les femmes. Cette pathologie est associée à des troubles de la motricité, de la sensibilité et/ou de la sécrétion colique. Cela se manifeste par des maux de ventre, des douleurs abdominales, des ballonnements, et des problèmes de transit intestinal.
Quels sont les remèdes pour y remédier ?
Un diagnostic difficile
Le diagnostic est difficile à effectuer pour cette pathologie, puisqu’il s’agit d’un diagnostic par élimination. Il n’y aura pas de mesure particulière à effectuer ou d’examen pour poser le diagnostic. Celui-ci se fait en partie lorsque le patient évoque ses symptômes (ballonnements, troubles du transit et douleurs abdominales). Car tous les examens qui peuvent être faits (prise de sang, coloscopie, etc.) s’avèrent en général « normaux ».
Les examens effectués sont plus faits pour éliminer une pathologie d’origine organique. Mais les examens sont souvent faits avec discernement, car ils n’apporteront finalement que peu d’informations supplémentaires.
Des traitements peu nombreux
Un des enjeux des traitements de la colopathie fonctionnelle est d’améliorer la qualité de vie du patient, souvent sous-estimée. Ces traitements ont également un objectif de limiter les coûts liés à cette pathologie (arrêt de travail, consultations diverses vers d’autres professionnels pour trouver un autre diagnostic, etc.).
Les traitements de 1re intention sont :
- Des antispasmodiques, si douleurs abdominales et ballonnements ;
- Des laxatifs si les patients sont atteints de constipation ;
- Des anti-diarrhéiques si les patients souffrent de diarrhée principalement.
On limite cependant la prescription de laxatif et/ou d'anti-diarrhéique, car le tableau clinique peut vite s’inverser.
Si les traitements précédents n’ont pas ou peu d’effet, le médecin donnera en 2ème intention :
- Des anti-dépresseurs ;
- Des médicaments donnés dans les pathologies neuropathiques : certains auraient une efficacité sur la sensibilité viscérale ;
- Des probiotiques : le traitement aurait un effet selon les symptômes de la personne, la dose, la souche utilisée et la forme administrée.
Un besoin d'empathie et d'écoute
C’est là un grand enjeu pour le professionnel de santé face à un patient atteint de colopathie fonctionnel. Car après l’annonce du diagnostic, il faut lui expliquer la réalité de cette pathologie. Et c’est là l’un des premiers traitements pour le patient : c’est être à l’écoute du patient. Oui, celui-ci a une pathologie, mais il ne doit pas se sentir seul. Le professionnel de santé doit faire preuve d’empathie et rassurer le patient sur la bénignité de la pathologie, bien qu’elle soit handicapante au quotidien. Comprendre le profil psychologique du patient, ses habitudes de vie, son stress pourra aider pour une meilleure prise en charge par la suite.
Une identification d'objectifs de bien-être
La guérison est difficile, bien que les symptômes puissent largement diminuer, voire disparaître au bout de quelques années. Il faut ainsi donner de petits objectifs au patient et y aller petit à petit pour :
- Retrouver un transit normal ;
- Limiter les douleurs abdominales ;
- Limiter les ballonnements.
Tous ces objectifs ont pour but d’améliorer la qualité de vie du patient.
Des règles hygiéno-diététiques strictes
Pour soigner le patient, celui-ci devra modifier ses habitudes de vie.
Il pourra d’ores et déjà augmenter son activité physique. Car le sport diminuerait la sévérité de la pathologie.
Et puis il y aura des changements d’alimentation. Un régime adapté pour la prise en charge de la colopathie fonctionnelle est le régime sans FODMAPs (Fermentescibles by colonic bacteria Oligosaccharides, Disaccharides, Monosaccharides And Polyols », autrement dit, en français : « oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols fermentescibles par la flore intestinale).
Ainsi, on limite :
- Oligosaccharides : FOS (fructo-oligosaccharides), GOS (galacto-oligosaccharides) qu’on retrouve dans le blé, l'orge, le seigle, les oignons, les poireaux, l'ail, l'échalote, l'artichaut, la betterave, le fenouil, les petits pois, la chicorée, les pistache, les légumineuses, les lentilles et les pois chiches ;
- Disaccharides : lactose principalement présent dans le lait et ses dérivés ;
- Monosaccharides : fructose principalement comme la pomme, la poire, le miel, la mangue, la cerise, la pastèque, l'asperge, le sucre de table, le pois mange-tout, le miel et le sirop de glucose-fructose ;
- Polyol : sorbitol, mannitol, maltitol et xylitol. Il s'agit des préparations industrielles, de la pomme, de la poire, de l'abricot, de la cerise, de la nectarine, de la pêche, de la prune, de la pastèque, du champignon, du chou-fleur, des chewing-gums et sucreries diverses sans sucre ajouté.
Il s’agit là d’un régime complexe, qui s’effectue en plusieurs phases pour éliminer les FODMAPs un par un, puis les réintégrer petit à petit pour identifier lesquels seraient en cause. Ce régime doit être accompagné de professionnel de santé, comme des diététiciennes.
D’autres préconisations « standard » sont faites également et ont montré une efficacité dans l’amélioration de la qualité de vie :
- Faire 3 repas par jour ;
- Manger à sa faim, et s’arrêter à satiété. En d’autres termes, manger des quantités raisonnables ;
- Manger lentement à l’abri de tout stress ;
- Prendre le temps de mâcher ses aliments ;
- Lisser son apport en fibres sur les 3 repas de la journée ;
- Limiter :
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les aliments trop gras ;
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les aliments épicés ;
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le café ;
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l’alcool ;
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les oignons ;
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les choux ;
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les haricots ;
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les boisson gazeuses ;
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les chewing-gums ;
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les édulcorants.
Il n’est en outre pas nécessaire d’exclure le gluten.
Des traitements par des méthodes alternatives
Il est possible de s’orienter enfin vers des médecines alternatives, comme l’hypnose, voire même l’ostéopathie qui pourrait montrer son efficacité.
Des thérapies cognitivo-comportementales peuvent avoir également un réel effet.
Ne pas se sentir seul(e)
Enfin, vous pouvez aussi vous renseigner auprès d’organisme spécialisé dans cette pathologie comme l’APSSII.