On prête au curcuma de nombreuses vertus et ce depuis des milliers d’années. Cette épice, aisément reconnaissable par sa couleur, est en effet régulièrement recommandée dans le traitements de certaines infections ou les troubles du transit. Mais que sait-on des liens entre curcuma et syndrome de l’intestin irritable ?
Curcuma : de quoi parle-t-on exactement ?
Le curcuma est une épice très populaire, parfois nommée safran des Indes, turmerie sauvage ou arrow-roots. Cette épice de couleur jaune vif est conçue à partir du rhizome de la plante Curcuma aromatica ou Curcuma domestica. On dénombrerait pas moins de quarante espèces de curcuma. Ses usages multiples peuvent être culinaires, médicinaux ou simplement ornementaux. Vous retrouvez ainsi fréquemment le curcuma dans la cuisine indienne, la médecine traditionnelle chinoise ou encore la phytothérapie.
Curcuma et curcumine
Si on connaît davantage le curcuma par sa réputation que par le goût unique qu’il procure aux préparations, c’est parce que cette épice a une forte teneur en curcumine. La curcumine (diféruloylméthane) est le composé actif présent dans le curcuma. il s’agit d’un pigment de la famille des polyphénols. Son utilisation médicinale millénaire aurait trait à à ses propriétés anti-oxydantes et anti-inflammatoires, au cœur de multiples études, et à ses supposées vertus dans le traitement des infections, des troubles neurologiques et des cancers. Plusieurs études cliniques sont à ce jour en cours afin de constater les bénéfices de la curcumine sur les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, du cancer du côlon ou encore de l’arthrite. Si ces bénéfices n’ont à ce jour pas été officialisés, l’Organisation Mondiale de la Santé recommande depuis 1999 l’usage du rhizome du Curcumae Longae pour le traitement du reflux gastrique, des flatulences, de la dyspepsie fonctionnelle (trouble digestif), des douleurs ou encore des inflammations liées à la polyarthrite rhumatoïde.
Reflux, flatulences, dyspepsie… tous trois ont en commun d’être des symptômes récurrents chez les personnes souffrant du syndrome de l’intestin irritable. Aussi est-il légitime de se demander si le curcuma pourrait soulager les troubles liés au syndrome de l’intestin irritable (SII). Et quelqu’un y a pensé avant nous.
Curcuma et syndrome de l’intestin irritable, une première étude
Le Professeur Bundy a en effet dirigé une étude pilote au Royaume-Uni sur 500 volontaires, 207 d’entre eux répondant aux critères de ROME, ils ont alors rejoint l’étude. Les participants ont reçu une supplémentation orale en curcuma durant 8 semaines, de 72 mg ou 144 mg selon le groupe. La prévalence des symptômes du SII a diminué chez 53 % des participants ayant reçu 72 mg chaque jour et chez 60 % de ceux avec une supplémentation de 144 mg. Une autre analyse menée après les 8 semaines de supplémentation a souligné une réduction des douleurs et gênes abdominales chez respectivement 22 et 25 % des participants.
La suite se fait attendre
Lors de la publication des résultats de l’étude, l’équipe du Pr. Bundy signalait que ces « résultats prometteurs » nécessitaient un essai clinique contrôlé par placebo. Seulement cet essai clinique se fait désirer, depuis 2004 même, alors qu’il pourrait permettre d’en savoir davantage quant à l’impact du curcuma sur les symptômes du SII. En attendant, vous pouvez utiliser du curcuma pour donner un peu plus de couleurs et de saveurs à vos soupes, vos poêlées de légumes et vos plats de pâtes. Le curcuma se marie aussi à merveille avec les poissons et les crustacés.
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