Le système hormonal a un impact conséquent sur les sensations de faim et les prises alimentaires. Il constitue en quelque sorte un intermédiaire entre le corps et le cerveau. Et les sécrétions d’hormones influencent nos prises alimentaires, qui peuvent parfois se révéler anormales. Explications.
Hormones et sensations alimentaires
Nos hormones sont sécrétées par les cellules de plusieurs organes et font le lien entre le corps et le cerveau, l’hypothalamus plus exactement. L’hypothalamus est l’un des centres de contrôle du corps, qui reçoit les messages envoyés par ce dernier De fait, lorsque le corps transmet un message de faim ou de satiété notamment grâce à la sécrétion d’hormones, l’hypothalamus réagit à ces stimulations en intégrant faim ou satiété.
Pour rappel, on dénombre trois sensations alimentaires :
- la faim, la sensation qui initie l’ingestion d’aliments ;
- le rassasiement, qui émerge lors de l’ingestion d’aliments ;
- la satiété, qui intervient après l’ingestion. C’est l’état de non-faim.
Lesdites sensations alimentaires sont ainsi le résultat du dialogue constant corps-hypothalamus via la sécrétion d’hormones. On distingue les hormones dites de la faim et celles de la satiété.
Quand nos hormones influencent nos prises alimentaires
Les hormones de la satiété
Vous connaissez sans doute la leptine, relâchée par les cellules de stockage de la graisse, qui contribue à diminuer la prise alimentaire. L’insuline, elle aussi bien connue, est sécrétée par l’arrivée de glucose dans le sang lors de la prise alimentaire. Lors de l’ingestion d’aliments, la sécrétion d’insuline augmente progressivement afin d’annoncer la satiété et de mettre fin à la prise alimentaire. La cholécystokinine (essayez donc de le prononcer) est peu connue alors que c’est une réelle hormone coupe-faim. Il s’agit d’une hormone de l’intestin grêle sécrétée après ingestion de protéines et de lipides. Enfin, la sérotonine (ou hormone du bonheur) a elle aussi quelque chose à voir avec la satiété. Lors des repas, une sécrétion de sérotonine est provoquée suite au plaisir que provoque la consommation des aliments et contribue à favoriser la satiété.
Les hormones de la faim
La ghréline tout d’abord est l’hormone sécrétée par notre estomac quand ce dernier est… vide ! La mission principale de la ghréline est de déclencher la sensation de faim, elle est d’ailleurs généralement sécrétée avant la prise alimentaire. Elle diminue ensuite lors de la prise alimentaire. On distingue également le cortisol, l’hormone dite du stress. En effet, en situation de stress voire de tension, le cortisol stimule et conduit l’énergie de notre corps aux zones nécessaires, comme les muscles, le cœur ou le cerveau. Mais cette énergie réclame des calories, l’organisme va donc avoir besoin de faire le plein. Le cortisol provoque ainsi la prise alimentaire en mettant fin à la satiété.
Et parfois, nos hormones déraillent
Vous l’aurez compris, ce n’est pas seulement une hormone qui influence les prises alimentaires mais l’ensemble de ces hormones. L’impact des hormones sur les prises alimentaires des personnes en surpoids ou obèses est d’ailleurs au cœur de nombreuses études. Si nombre de mécanismes ont été identifiés, certains restent flous. On sait aujourd’hui que la concentration de leptine dans le sang est proportionnelle à la quantité de masse grasse. Chez les personnes en surpoids ou obèses, il y a donc davantage de leptine. Or, cette concentration anormale semble favoriser une résistance à la leptine, ne permettant plus de diminuer normalement la prise alimentaire.
Des anticorps présents dans le sang ne seraient pas non plus innocents : les immunoglobulines. Chez les personnes en surpoids ou obèses, les immunoglobulines sont davantage attirées par la ghréline et en amènent davantage à l’hypothalamus. Conséquence ? La prise alimentaire est favorisée.
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